Le syndicat français condamne les niveaux de pollution souterraine
L’ampleur de la pollution souterraine dans les stations de métro et les réseaux de transport souterrains est dangereuse pour la santé des travailleurs des trains, a affirmé le syndicat français CFDT.
Le syndicat demande au Conseil d’État de modifier les lois du Code du travail afin de limiter le temps pendant lequel les travailleurs en sous-sol peuvent être exposés à des particules fines nocives dans le cadre de leur travail.
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Environ 28 000 travailleurs sont exposés quotidiennement à des niveaux dangereux de pollution souterraine, dans les gares, les arrêts de métro et les tunnels, selon le syndicat. Les particules sont produites le plus souvent par le freinage des trains ou tout simplement par la circulation sur les voies ferrées.
Dans une déclaration, Patrick Rossi, secrétaire général de la CFDT chargé des transports et de l’environnement, a affirmé : “Nous ne pouvons pas discuter de la transition écologique tout en exposant ces travailleurs à des niveaux de pollution bien supérieurs au seuil d’alertes.”
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Or, le niveau actuel autorisé est en fait inférieur au seuil considéré comme dangereux. Ce seuil est actuellement fixé au-dessus d’une concentration, en air frais, de particules fines (les particules PM 10) supérieure à 80 microgrammes (µg) par mètre cube d’air.
Actuellement, le Code du travail stipule : “La concentration moyenne de particules fines dans l’atmosphère inhalée par un travailleur, testée sur une période de huit heures, ne doit pas dépasser cinq milligrammes (mg) par mètre cube d’air.” C’est 60 fois moins que le seuil de danger.
Pourtant, la CFDT a déclaré que la situation est toujours préoccupante et que les travailleurs sont en réalité régulièrement exposés à des niveaux qui sont en fait supérieurs au seuil de danger.
Dans son rapport, elle indique que le réseau de transport parisien de la RATP a installé des moniteurs de qualité de l’air dans trois stations (Franklin D. Roosevelt, Châtelet et Auber). Samedi, les particules de PM 10 enregistrées à Châtelet ont atteint 241 µg par mètre cube d’air, soit trois fois le seuil, selon le syndicat.
Il a ajouté que le seuil avait été franchi de manière permanente entre 9 h et 22 h.
Ce n’est pas la première fois que la CFDT cherche à attirer l’attention sur cette question. En effet, en 2015, elle avait fait une demande similaire au Conseil d’État, mais ce dernier l’avait rejetée.
Maintenant, M. Rossi a dit : “Nous avons parlé au ministre du Travail et de l’Écologie il y a quelques mois, mais nous n’avons eu aucune réponse.”
Le syndicat a déclaré que l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) s’était également montrée discrète sur le sujet, bien qu’elle ait travaillé sur un rapport qui pourrait abaisser le seuil considéré comme étant dangereux.
Mais l’Anses a déclaré qu’elle travaillait sur le rapport, dont les résultats devraient être publiés à la mi-mai de cette année.
En 2017, l’agence a recommandé que l’industrie du transport cherche à “adopter des seuils qui limiteraient l’exposition [aux particules] et seraient plus protecteurs que les niveaux actuels”.
Et dans un rapport de 2015, l’Anses a dit : “il existe un risque pour la santé respiratoire et cardiovasculaire lié à l’exposition chronique des travailleurs aux particules.”
M. Rossi, de la CFDT, a déclaré : “Nous devons mettre en place des mesures pour protéger les travailleurs. Nous pourrions installer des prises électriques à intervalles réguliers dans les tunnels, pour éviter d’utiliser des générateurs pendant les travaux d’amélioration. Nous devons aussi éviter d’utiliser des moteurs diesel ou essence dans les tunnels.”
En réponse à ces allégations, la RATP a déclaré : “La plupart des moteurs utilisés pour les travaux d’amélioration du réseau du métro sont électriques et il n’en reste presque plus de diesel. Quant aux travailleurs et au personnel de la gare, il ne leur est pas interdit de porter un masque. Le personnel travaillant dans les tunnels a aussi une protection individuelle à sa disposition.”